Le processus de vieillissement n’est pas anormal; bien au contraire, il fait partie de la vie, et commence dès la naissance. Les changements du corps et de l’esprit sont évidemment des mécanismes inéluctables mais ils ne se déclarent pas au même moment chez tout le monde. Chaque individu est confronté aux effets du vieillissement à un rythme différent. Bien que deux personnes du même âge peuvent ressentir les effets du vieillissement dans des mesures et intensités différentes, il n’en reste pas moins que plus l’on avance dans l’âge, plus les effets du vieillissement se font sentir : faisons le point sur les différents changements physiologiques qui accompagnent le troisième âge.
Citons tout d’abord les effets extérieurs les plus visibles du vieillissement :
- Les rides,
- Les cheveux blancs,
- Les taches brunes.
S’agissant des rides, elles sont le résultat d’une combinaison de plusieurs facteurs, dont le vieillissement normal des personnes, et apparaissent dans les zones où la peau est la plus fine et le plus exposée au soleil et autres agressions extérieures. Les rayons UV sont ne sont pas les seuls coupables de l’apparition des rides ; le vieillissement cutané va dépendre des personnes, de leur patrimoine génétique, et de leur hygiène de vie (consommation d’alcool, tabac, vie stressante...).
Autre conséquence du ralentissement du renouvellement des cellules, l’apparition des cheveux blancs, ou selon son appellation scientifique, la canitie. Avec l’âge, les cellules qui produisent la couleur des cheveux cessent de se renouveler jusqu’à disparaitre totalement.
Enfin, les seniors présentent souvent des taches brunes, sur le visage, les bras ou encore les mains. Ces taches ne sont en réalité pas directement liées au vieillissement, mais à l’exposition importante au soleil ; elles apparaissent généralement après 40 ou 50 ans, d’où le lien erroné qui est parfois fait entre l’âge et l’apparition de ces taches. Elles ne dénotent en principe pas d’un problème de santé, tout comme les rides et les cheveux blancs.
De la même manière que ces effets habituels et bénins du vieillissement, il faut également citer un ensemble de signaux qui dénotent du déclin normal du corps et du cerveau, notamment :
- Difficultés liées à une perte de mobilité, d’équilibre et de force de manière générale,
- Déclin des capacités d’apprentissage et de concentration,
- Difficultés liées à la dégénérescence de l’ouïe et de la vue,
- Ralentissement du système immunitaire et du métabolisme, perte d’appétit et sommeil plus léger,
- Troubles de la mémoire...
Tous ces effets constituent les conséquences d’un vieillissement normal, qu’il faut distinguer d’un vieillissement pathologique : en effet, ce n’est pas parce qu’on est âgé qu’on est malade ! Les effets d’un vieillissement normal ne sont pas des pathologies, elles ne reflètent pas une mauvaise santé, mais une santé normale.
En revanche, le vieillissement pathologique peut être évité ou atténué ; il consiste à adopter des habitudes qui diminueront les risques liés à l’âge. Cela est particulièrement vrai pour les infections, qui sont au cœur du vieillissement pathologique.
Les infections ne concernent pas que le troisième âge, mais cette tranche de la population est bien plus concernée que les autres par le risque de contracter une infection. En outre, les conséquences d’infections peuvent être plus graves après 65 ans, et leurs symptômes moins facilement identifiables, d’autant qu’il est parfois délicat pour des personnes âgées de déterminer avec précision leur douleur et de l’exprimer.
Les infections constituent d’autant plus un enjeu dans la santé des seniors qu’il s’agit de l’une des principales causes de décès dans cette tranche d’âge. Contrairement aux malades plus jeunes, les personnes âgées sont vulnérables aux infections en raison de la fragilité accrue de leur système immunitaire et de leurs organes.
Il est important de garder à l’esprit les facteurs de risques chez les seniors pour être alertés sur le risque de développement d’une maladie infectieuses : parmi ces facteurs, l’on peut citer les traitements médicamenteux, la dénutrition, l’isolement, les séjours prolongés à l’hôpital, la démence sénile... Tous ces éléments sont propres au troisième âge.
Pour reconnaitre les symptômes des maladies infectieuses chez les seniors, ce sont des faisceaux d’indices qui peuvent mettre la puce à l’oreille. La perte d’appétit, l’incontinence, une baisse globale de l’état de santé doivent inciter à un bilan notamment sanguin et à un dépistage des différentes infections susceptibles de toucher les personnes âgées.
Nous vous proposons de faire le point sur les différentes infections qui constituent des risques pour les personnes en âge avancé. Parmi les zones touchées, l’on retrouve des infections urinaires, des infections gastro-intestinales, et en majorité, des infections des voies respiratoires.
La pneumonie est une infection grave qui peut toucher les personnes âgées. Ces dernières sont particulièrement susceptibles de développer des infections des voies respiratoires, notamment parce que la déglutition et la toux sont des réflexes qui deviennent moins bons avec l’âge.
Les affections chroniques (par exemple, une bronchite récurrente) ajoutées au vieillissement global de la personne font des seniors des proies idéales pour l’infection des poumons.
Pour la diagnostiquer, il faut être vigilant à l’état de santé général, les symptômes suivants doivent ainsi alerter sur une possible pneumonie :
- Douleurs au thorax,
- Moins d’appétit,
- Difficulté à se nourrir,
- Confusion et fatigue,
- Connaissance d’une grippe préalable ou d’un état grippal (la pneumonie pouvant faire suite à une grippe).
En revanche, la fièvre et la toux que l’on retrouve systématiquement chez les sujets plus jeunes atteints de pneumonie ne sont pas nécessairement présents chez les personnes âgées. Cela peut rendre ardu le diagnostic ; en effet, les personnes âgées présentent souvent des symptômes atypiques aux infections.
Infection fréquente chez les seniors, la diverticulite est une inflammation de la paroi de l’intestin, due à la stagnation de restes d’aliments ; de la même manière, les personnes âgées peuvent être sujettes à l’appendicite, l’inflammation des voies biliaires et toutes les infections et inflammations gastro-intestinales communes. Toutes ces pathologies entrainent une grande déshydratation qui peut mettre en danger la vie de la personne âgée.
Le risque accru de contracter une infection gastro-intestinale chez les personnes du troisième âge s'explique d’abord par le vieillissement naturel des organes et de la flore intestinale. Le processus de digestion change avec les années.
Chez les seniors, l’on rencontre fréquemment des infections intestinales dues à deux types de bactéries :
- Le clostridium (qui découle souvent des effets indésirables d’un traitement antibiotique),
- L'helicobacter pylori (cette bactérie doit quant à elle être traitée avec des antibiotiques, ce qui induit que des tests doivent être effectués pour que le diagnostic soit exact et le traitement adapté !).
Parmi les signes qui doivent alerter, les yeux enfoncés dans les orbites peuvent être un indice d’une telle infection ; c’est également le cas d’une langue sèche, de diarrhées et de vomissements, de douleurs dans le ventre mais également dans le dos (voire jusqu’aux épaules).
Touchant majoritairement les femmes, les infections urinaires remportent la palme des infections nosocomiales chez le troisième âge. Pour cette infection également, les symptômes peuvent difficiles à repérer chez les personnes âgées, puisqu’elles ne suscitent pas nécessairement de douleurs ou de fièvre ; par conséquent, une démence soudaine, une incontinence, une perte d’appétit ainsi que le sang dans les urines doivent faire penser à une infection urinaire. En cas de frissons et de douleurs, le diagnostic pourrait être plus grave (il peut s’agir d’une pyélonéphrite, une infection du rein, grave et douloureuse).
Le diabète est connu pour être un facteur d’infections urinaires ; c’est également le cas d’une hospitalisation ou d’une déshydratation, la ménopause aussi est un facteur de risque supplémentaire.
A partir de 65 ans, même les femmes qui n’étaient pas particulièrement sujettes aux infections urinaires doivent donc boire beaucoup d’eau ; il en va de même pour les hommes, dont la prostate grossit avec l’âge, entrainant ainsi un risque accru d’infection urinaire.
La modification de la peau, de sa résistance aux agressions extérieures et de son renouvellement, chez les personnes âgées augmente le risque de développer une infection cutanée. La peau se régénérant plus difficilement, les personnes âgées sont donc susceptibles de contracter diverses infections, telles que le zona, des infections fongiques, des staphylocoques...
Une démangeaison ou une lésion doit inciter au diagnostic d’une infection cutanée.
Des gestes simples d’hygiène et des traitements appliqués localement pourront généralement endiguer et traiter le problème de peau.
Cause bien connue de décès chez les personnes âgées, la grippe doit faire l’objet d’une attention particulière pour les 65 ans et plus. Des dizaines de milliers de personnes âgées décèdent chaque année après avoir contracté la grippe.
La grippe frappe en effet durement les seniors en raison de leur système immunitaire généralement plus faible que les plus jeunes. Les symptômes sont bien connus (toux, fièvre, frissons...) mais encore une fois, ils peuvent ne pas se manifester de la même manière chez tous les seniors. Le vaccin annuel contre la grippe est donc un moyen efficace de se prémunir des risques inhérents à la grippe. Cela est d’autant plus important qu’il s’agit d’une maladie très contagieuse, donc qui se transmet très vite au sein d’un même foyer.
Parmi les maladies infectieuses, il faut désormais compter également la Covid-19. Apparue en 2020, elle frappe durement les populations vulnérables, dont la tranche d’âge des 65 ans et plus.
Causée par un coronavirus, la Covid-19 affecte les voies respiratoires, selon une intensité variable en fonction d’un individu à l’autre. Cette pathologie étant hautement contagieuse, la transmission entre les personnes âgées au sein des Ehpad notamment a été très rapide et mortelle depuis 2020.
Les symptômes sont proches de ceux causés par le virus de la grippe. Toutefois, ils peuvent perdurer dans le temps même après la guérison.
Une fièvre, une toux, un essoufflement doivent alerter et interroger quant au diagnostic de cette infection. L’on peut aussi citer de la fatigue, des douleurs musculaires, des nausées, diarrhées et vomissements... Les symptômes peuvent être nombreux.
Comme nous l’avons vu, le diagnostic peut être délicat à poser chez personnes âgées, en raison de symptômes atypiques (voire totalement absents !) ou de difficultés du patient à exprimer ses symptômes.
Le diagnostic ne pourra donc être posé par le professionnel de santé qu’à la suite d’examens médicaux, tels que des prises de sang, analyses d’urines, radiographies des poumons, échographies du ventre...
Ces tests permettront au médecin de déterminer la présence de bactéries ou non, et de savoir s’il convient d’orienter le patient vers un spécialiste ou de lui prescrire le traitement adapté à sa situation.
Pour toutes les infections, les recommandations suivantes peuvent être appliquées : les personnes de plus de 65 ans doivent pratiquer de l’exercice autant que possible, boire beaucoup d’eau, manger de manière équilibrée... En résumé, l’hygiène de vie est le meilleur moyen de prévention contre les infections et les risques de santé liés à l’âge.
Des compléments alimentaires et des probiotiques peuvent aussi réduire les facteurs de risque.
Enfin, la réalisation des vaccins, lorsque ceux-ci existent et ne sont pas contre-indiqués pour la personne âgée, joue un rôle essentiel dans la diminution des risques liés à l’âge.
Maisons Laffitte et Boulogne, le 8 Mars 2022
Actiomservice
# Quels sont les risques liés au vieillissement de la personne ?
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